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Le Nutri-Score se défend

A l’heure actuelle, plus de 1000 professionnels de santé et scientifiques se mobilisent en France pour défendre le Nutri-Score face à l’offensive anti-Nutri-Score menée par des lobbys économiques et politiques.

La Commission Européenne a pour projet de proposer fin 2022, un logo nutritionnel obligatoire pour l’Europe. L’objectif premier est de pouvoir fournir aux consommateurs une information enfin compréhensible sur la composition nutritionnelle des produits.

Cependant, cela ne plait guère à certains secteurs agricoles de grandes multinationales… qui font de la résistance.

Il est vrai que ce projet met en évidence la réalité de certains produits de notre quotidien… nous français qui aimons le beurre, le fromage et la charcuterie….

Mais oui… même s’ils font partie intégrante de notre patrimoine culinaire, ces aliments ont une composition nutritionnelle peu favorable et le Programme National Nutrition Santé recommande d’en limiter la consommation. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas en manger… Comme le rappelle la communication du Nutri-Score, les produits classés D ou E peuvent être consommés dans le cadre d’une alimentation équilibrée, mais plutôt en petites quantités et pas trop fréquemment.

La campagne lancée contre le Nutri-Score par certains producteurs de fromage et charcuteries s’appuie sur l’image emblématique dont bénéficient ces aliments dans la gastronomie française, leur ancrage territorial et leur côté traditionnel. En effet, faire partie du patrimoine culinaire, avoir une appellation d’origine AOP ou IGP sont des éléments très respectables qui méritent d’être valorisés. Cependant, à aucun moment ces labels n’intègrent dans leur attribution la notion de « qualité nutritionnelle ».

Des relais politiques ne manquent pas de se mobiliser pour soutenir ce mouvement anti Nutri-Score.

Mais cela revient à faire abstraction des grands enjeux de santé publique liés à la nutrition auxquels la France est confrontée (obésité, cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète…) et pour lesquels, il a été démontré que le Nutri-Score contribuait à la réduction des risques. Sont souvent niées les études scientifiques mettant en évidence l’intérêt et l’efficacité du Nutri-Score en particulier vis-à-vis des populations défavorisées.

Ainsi, si le Nutri-Score n’est pas attribué à ces produits de notre consommation, alors on refuse aux consommateurs la transparence sur la composition nutritionnelle de ces produits à laquelle ils ont droit…

Une solution pourrait consister en la présence des deux informations sur les produits pouvant permettre de tendre vers le concept : « consommer moins mais mieux ». S’il faut limiter la consommation d’une famille d’aliments comme l’indique le Nutri-Score, en accord avec les recommandations de santé publique, d’autres labels permettent d’orienter vers des produits qualitatifs, locaux, plus vertueux quant à leurs modes de production.

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